jeudi 3 mars 2011

UGTT .... La suprématie.


Lecture du statut de l'UGTT validé par les élus du congrès exceptionnel de Djerba le 7,8 et 9 février 2002

Ce qui m'a étonné à la lecture de ce document est le statut spécial que se proclame le syndicat et le plein droit qu'il s'auto-accorde.

Ainsi, au premier article il se définit comme une organisation syndicale, nationale, démocratique et indépendante de tout organisation politique. Sa légitimité, sa force et se décisions émanent de ses bases ouvrières.

Ce qui est anormal, est que le syndicat ne reconnaît pas l'autorité législative des élus du peuple comme source de légitimité, contrairement à tout autre organisme civique ou politique. Ce droit d'exception met le syndicat au dessus de Tous, y compris de la république. Cela se confirme aussi au niveau des articles 87 et 88 qui n'accordent le pouvoir de dissolution qu'au congrès national, ce qui veut dire que l'UGTT ne peut être soumis à une ordonnance judiciaire ni à un texte de lois. Il est au dessus de TOUS.

Cette suprématie, lui permet entre autres, de se contredire. En effet, L'art.2 stipule que le syndicat oeuvre pour bâtir une économie nationale socialiste. Comment croire à la neutralité politique du syndicat, alors qu'il se permet d'agir sur la scène politique avec une telle base idéologique. Cet engagement, ne peut pas être ignoré, que ce soit en matière de négociations sociales, ou en matière d'activisme politique. Un tel engagement, contredit les bases de neutralité politique.

L'abus de pouvoir se matérialise dans l'article 79 qui stipule que le comité administratif central du syndicat peut fixer la méthode pour que les non syndiqués payent une participation au titre des avantages acquis par la négociation syndicale. L'UGTT se permet de greffer de l'argent sur simple décision d'un comité. Voilà qu'elle se place à la hauteur de l'état.

Des employés payés par les sociétés peuvent se consacrer au travail syndical (art78), une telle décision ne relève bien sur que de la volonté exclusive du syndicat. Ça me rappelle de loin ... un parti en cours de dissolution.

Les principes fondamentaux de l’activité publique doivent être égaux pour tous, cela s’applique aussi aux syndicats. Cette harmonie de réglementation est le seul garant de la liberté de chacun. Nul ne peut se positionner au dessus de la république, de ses lois ni de ses repères.

Si je n’ai pas évoqué le contrôle du financement du syndicat, c’est parce que je manque de données, surtout le code interne et autres codifications relatives au financement.

Un syndicat, comme toute autre organisation, se doit d’agir dans son domaine de prédilection, tout transfert de force risque de démolir l’équilibre fragile des tractions dans une nouvelle république qui peine à sortir du néant politique imposé par une dictature policière.

L’UGTT a toujours trouvé place dans la scène politique à cause de la faiblesse ou l’absence des acteurs politiques. Cela ne va pas trop perdurer, les partis politiques doivent se prendre en main, de renforcer et se développer. Ils doivent se défaire de la politique des salons et aller au devant de la scène en proposant des projets, une vision d’un futur pour que chaque citoyen puisse participer au dessin du futur.

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