lundi 28 mars 2011

Qui est parti avec Rajhi ?

Je croyais que le président provisoire n'avait pas le pouvoir de limoger un ministre ! En tout cas c'était ce que j'avais cru lire dans les articles de notre feu constitution.

Le profane que je suis ne peut trouver de bonnes raisons pour démettre cet homme simple de discours et qui avait démontré une efficacité jamais vue dans notre gouvernance. Ces deux qualité lui ont valu un grand respect et une popularité qui ferait mourirde jalousie nos politiciens en paille .

Il est vrai que la mise en place d'un plan de reforme du secteur sécuritaire est un enjeu majeur et primordial pour notre pays. Un tel projet, au delà de son cout financier et humain, est une phase necessaire pour la préservation des acquis de la revolution et une aliénation des atouts des forces de la contre-révolution.

Ou somme nous face à cet objectif ? Quels sont les moyens déplorés ? quels sont les difficultés rencontrées ? Combien de temps cela nous prendra-t-il ?

Le gouvernement a le devoir de s'expliquer et donner l'évaluation du travail de l'ancien ministre et de justifier ce remerciement.

BCE nous rendra-t-il le respect que nous lui avons accordé en s'expliquant avec transparence et loin du blala sur les motivations de ce changement, sur les critères du choix du nouveau ministre et sur sa mission ?

mardi 15 mars 2011

La révolution, de la protection au protectorat.

Malgré toutes les lacunes, la constitution d’un comité de protection de la révolution a été un grand acquis pour le village. Car, au-delà de tout apport escompté, j’estime que l’implication dans le domaine public est sa plus grande réussite. Mais, comme toute fédération, cet organisme civique s’est trouvé doté d’un pouvoir public qui, en l’absence de tout contre-pouvoir, devient sujet aux risques de dérapage et de d’abus.

L’absence d’une ligne de conduite, d’un statut, d’un règlement intérieur et d’un projet de travail, accordent à la ratification du bureau exécutif un pouvoir surdimensionné, incontrôlable et illimité. Cette ratification, qui ne se base sur aucun accord des bases, devient un outil d’exercice politique pour certains et un moyen de quête de légitimité pour les autres.

Le devoir de rendre des comptes est un des objectifs de la révolution. C’est par ce principe que nous réclamons justice face aux dérapages et aux crimes de la gouvernance de l’RCD. Nul n’est au dessus de la loi, nul ne peut exploiter l’acquis commun pour son propre intérêt ni usurper le pouvoir public pour ses propres objectifs.

Ce dérapage s’est manifesté en effet lors du conflit qui a suivi la constitution d’une association de développement social. Une accusation de division et d’affaiblissement est entrain de peser sur la tête de ceux qui veulent préserver l’intégrité de l’effort associatif de toute tutelle. Un conflit qui a dérapé au point que des accusations graves ont suivi cette action. Alors que nous nous accordons tous à admettre que la neutralité et l’intégrité du travail associatif figurent sur la liste des principes les plus fondamentaux de cette révolution.

La présomption de bonne intention, malgré la bassesse de certains médire, me laisse croire que cela n’est motivé que par la divergence des visions se rapportant au bien-être de la commune et que la tension n’est due qu’à l’échec de la communication. Cette conviction me mène à réclamer, à titre individuel bien sur, et à demander au bureau exécutif une proposition d’un plan d’action et une lecture dans les principes de révolution qu’il cherche à défendre et les moyens par les quels il va se prémunir pour atteindre ses objectifs. Un tel projet devra en effet être proposé, discuté et voté dans une grande réunion publique.

lundi 7 mars 2011

Contre la violence politique.

Depuis quelques jours, se mène sur facebook une guerre acharnée entre les partisans de laïcité et les partisans de la charïa. Les duels sont violents, les arguments sont, de part et d’autre, légers et manquent de pertinence, en tout cas à mon avis, cependant les accusations sont bien soulignée, graves et souvent irrespectueuses voir dégradantes.

Ce qui m’a le plus marqué c’est l’intolérance que porte chacun pour l’autre, la diabolisation des pensées est la nouvelle forme de dictature que nous vivons. Et sous peu cela nous passera du monde virtuel vers la rue, et là, la confrontation sera désastreuse pour le cursus de démocratisation que nous somme entrain de vivre.

En l’absence d’un espace d’échange, ou chacun, a la possibilité d’exprimer ses convictions, de les développer et de souligner son apport à la société dans le respect total et absolu de l’autre en tant qu’individu et en tant que courant de pensée, nous allons chavirer vers une décadence qui nous mènera par la violence à une nouvelle forme de dictature. Ce qui manque est la mise de valeur de soi, sans passer par la démolition de l’autre pensée, sans aucun forme de rejet. Demain, sur la même table de travail se regroupera, par élection, des courants différents à qui, nous, électeurs confieront la reconstruction de notre pays. Ils devront savoir s'écouter, sinon ils vont se démolir, et anéantiront, en même temps, notre espoir légitime à une vie meilleure.

C’est en définissent des règles d’échange qui garantissent à chacun l’immunité que nous pouvons espérer passer à un univers démocratique, le dur travail de l’affirmation de soi, ne doit pas être raccourci par la vulgarisation de l’autre. La violence et les insultes n’ont pas à infester la place de la pensée politique, ils sont le reflet d’une frustration due au manque de maîtrise des idées et de la pauvreté des arguments.C'est par la force des arguments que nous voulons élire, pas, les arguments de la force.

La violence, quelque soit son origine, est souvent l’outil de l’extrémiste, d’un coté comme de l’autre. Une inflammation émotive, contreproductive et antidémocratique. Elle attire par l’adrénaline dans l’espoir d’aveugler le public à toute nuance ou réel compromis nécessaires au regroupement de la majorité, dans son sens absolu.

Le premier amendement de la constituions de 59 en est le parfait exemple. Certains appellent à la suppression de la définition musulmane du pays de peur de passer sous un régime théocratique, l’autre rive réplique par la nécessité de se soumettre à la volonté divine pour l’épanouissement de l’homme. Les premiers accusent les autres d’être d’obscurantistes, salafistes qui veulent réappliquer une législation ancestrale qui fait appel à la mutilation, le fouet, la lapidation et la violence conjugale. Les seconds répliquent en accusant les autres d’être des pions de la confrérie franc-maçonne, disciples du démon et dessinateurs de la voie de la déchéance.

Pourtant, c’est entre les deux que ce situe la majorité tunisienne, une majorité qui ne veut pas se défaire de sa culture et son héritage islamique, mais, qui rejette l’idée d’une application sévère de la chariaa. Ce que veut la majorité, c’est la possibilité de choisir, et l’immunité de changer d’avis. Cette mixture des deux extrêmes, cette place médiane est la position favorite de la majorité des tunisiens qui veulent préserver leur identité mais qui réfutent toute lois qu’ils n’ont pas participé à sa confection par la voie de leurs élus.

Chacun a le droit d’attirer la foule, mais, nul n’a le droit de diaboliser les autres. Le cursus démocratique ne peut se préserver qu’en préservant le droit et l’inviolabilité de la différence.

jeudi 3 mars 2011

UGTT .... La suprématie.


Lecture du statut de l'UGTT validé par les élus du congrès exceptionnel de Djerba le 7,8 et 9 février 2002

Ce qui m'a étonné à la lecture de ce document est le statut spécial que se proclame le syndicat et le plein droit qu'il s'auto-accorde.

Ainsi, au premier article il se définit comme une organisation syndicale, nationale, démocratique et indépendante de tout organisation politique. Sa légitimité, sa force et se décisions émanent de ses bases ouvrières.

Ce qui est anormal, est que le syndicat ne reconnaît pas l'autorité législative des élus du peuple comme source de légitimité, contrairement à tout autre organisme civique ou politique. Ce droit d'exception met le syndicat au dessus de Tous, y compris de la république. Cela se confirme aussi au niveau des articles 87 et 88 qui n'accordent le pouvoir de dissolution qu'au congrès national, ce qui veut dire que l'UGTT ne peut être soumis à une ordonnance judiciaire ni à un texte de lois. Il est au dessus de TOUS.

Cette suprématie, lui permet entre autres, de se contredire. En effet, L'art.2 stipule que le syndicat oeuvre pour bâtir une économie nationale socialiste. Comment croire à la neutralité politique du syndicat, alors qu'il se permet d'agir sur la scène politique avec une telle base idéologique. Cet engagement, ne peut pas être ignoré, que ce soit en matière de négociations sociales, ou en matière d'activisme politique. Un tel engagement, contredit les bases de neutralité politique.

L'abus de pouvoir se matérialise dans l'article 79 qui stipule que le comité administratif central du syndicat peut fixer la méthode pour que les non syndiqués payent une participation au titre des avantages acquis par la négociation syndicale. L'UGTT se permet de greffer de l'argent sur simple décision d'un comité. Voilà qu'elle se place à la hauteur de l'état.

Des employés payés par les sociétés peuvent se consacrer au travail syndical (art78), une telle décision ne relève bien sur que de la volonté exclusive du syndicat. Ça me rappelle de loin ... un parti en cours de dissolution.

Les principes fondamentaux de l’activité publique doivent être égaux pour tous, cela s’applique aussi aux syndicats. Cette harmonie de réglementation est le seul garant de la liberté de chacun. Nul ne peut se positionner au dessus de la république, de ses lois ni de ses repères.

Si je n’ai pas évoqué le contrôle du financement du syndicat, c’est parce que je manque de données, surtout le code interne et autres codifications relatives au financement.

Un syndicat, comme toute autre organisation, se doit d’agir dans son domaine de prédilection, tout transfert de force risque de démolir l’équilibre fragile des tractions dans une nouvelle république qui peine à sortir du néant politique imposé par une dictature policière.

L’UGTT a toujours trouvé place dans la scène politique à cause de la faiblesse ou l’absence des acteurs politiques. Cela ne va pas trop perdurer, les partis politiques doivent se prendre en main, de renforcer et se développer. Ils doivent se défaire de la politique des salons et aller au devant de la scène en proposant des projets, une vision d’un futur pour que chaque citoyen puisse participer au dessin du futur.

Le travail .. un devoir révolutionnaire

L'explosion de l'expression est le résultat normal d'une répression qui a duré des décennies. Nul ne peut reprocher l'anarchie qui en suit, mais, cela ne lui donne pas raison pour autant.
La raison devra, à un moment, l'emporter, car autant l'émotivité est primordiale pour démolir le régime pourri de ZABA autant, cette fureur révolutionnaire risque de suspendre toute tentative de reconstruction post-révolutionnaire et de reconduire la société à une dictature.

La liberté est un droit qui ne peut préserver sa viabilité que par le sens du devoir. Le devoir de respecter l'autre, de l'écouter et de ne pas obstruer sa voie.
On ne peut se faire entendre si on ne laisse pas les autres parler, on ne peut pas agir au détriment des autres, telles sont les contraintes à la liberté qui font que cette liberté perdure.

La disctature mentale est notre pire ennemi, croire qu'il n'ya qu'une seule approche, croire qu'il n'ya qu'une seule verité c'est la pire des dictature car cela nous ménera à rejeter l'autre en mettant en cause soit son patriotisme soit son intelligence. On a TOUS le droit de ne pas etre en accord, on a TOUS le droit d'avoir un avis différent. Nul n'est obligé à s'incorporer corps et âme dans un courant de pensée sans avoir le droit de prendre du recul d'être critique et de poser des questions.

Mais, aucune structure politique ne peut être viable sans l'appui d'une économie fiable et évolutive qui se reflètera directement sur le volet social . Le travail, en tant qu'emplois ou en tant que valeur ajoutée est la réelle clé du succès d'une économie. Il est le garant de la viabilité des choix politiques.

La préservation de l'emploi est une phase nécessaire pour maintenir une économie de marché, les sociétés tunisiennes, sont généralement à faible valeur ajoutée et sur-endettées. Elles peuvent atteindre facilement un point de non retour et leur anéantissement sera le début de la fin.

La création d'emploi, dépend de la capacité des sociétés à réinvestir, le réinvestissement provient des bénéficies et les bénéfices proviennent de la production, et la production provient de l'emploi.

La menace portée sur les entreprises est une menace sur les emplois actuels et futurs, c'est pour cela que je crois que ceux qui ont un travail aujourd'hui ont le devoir de le préserver pour permettre aux chômeurs de trouver un poste dans le futur. L'emploi ne crée pas, il se multiplie.