lundi 7 mars 2011

Contre la violence politique.

Depuis quelques jours, se mène sur facebook une guerre acharnée entre les partisans de laïcité et les partisans de la charïa. Les duels sont violents, les arguments sont, de part et d’autre, légers et manquent de pertinence, en tout cas à mon avis, cependant les accusations sont bien soulignée, graves et souvent irrespectueuses voir dégradantes.

Ce qui m’a le plus marqué c’est l’intolérance que porte chacun pour l’autre, la diabolisation des pensées est la nouvelle forme de dictature que nous vivons. Et sous peu cela nous passera du monde virtuel vers la rue, et là, la confrontation sera désastreuse pour le cursus de démocratisation que nous somme entrain de vivre.

En l’absence d’un espace d’échange, ou chacun, a la possibilité d’exprimer ses convictions, de les développer et de souligner son apport à la société dans le respect total et absolu de l’autre en tant qu’individu et en tant que courant de pensée, nous allons chavirer vers une décadence qui nous mènera par la violence à une nouvelle forme de dictature. Ce qui manque est la mise de valeur de soi, sans passer par la démolition de l’autre pensée, sans aucun forme de rejet. Demain, sur la même table de travail se regroupera, par élection, des courants différents à qui, nous, électeurs confieront la reconstruction de notre pays. Ils devront savoir s'écouter, sinon ils vont se démolir, et anéantiront, en même temps, notre espoir légitime à une vie meilleure.

C’est en définissent des règles d’échange qui garantissent à chacun l’immunité que nous pouvons espérer passer à un univers démocratique, le dur travail de l’affirmation de soi, ne doit pas être raccourci par la vulgarisation de l’autre. La violence et les insultes n’ont pas à infester la place de la pensée politique, ils sont le reflet d’une frustration due au manque de maîtrise des idées et de la pauvreté des arguments.C'est par la force des arguments que nous voulons élire, pas, les arguments de la force.

La violence, quelque soit son origine, est souvent l’outil de l’extrémiste, d’un coté comme de l’autre. Une inflammation émotive, contreproductive et antidémocratique. Elle attire par l’adrénaline dans l’espoir d’aveugler le public à toute nuance ou réel compromis nécessaires au regroupement de la majorité, dans son sens absolu.

Le premier amendement de la constituions de 59 en est le parfait exemple. Certains appellent à la suppression de la définition musulmane du pays de peur de passer sous un régime théocratique, l’autre rive réplique par la nécessité de se soumettre à la volonté divine pour l’épanouissement de l’homme. Les premiers accusent les autres d’être d’obscurantistes, salafistes qui veulent réappliquer une législation ancestrale qui fait appel à la mutilation, le fouet, la lapidation et la violence conjugale. Les seconds répliquent en accusant les autres d’être des pions de la confrérie franc-maçonne, disciples du démon et dessinateurs de la voie de la déchéance.

Pourtant, c’est entre les deux que ce situe la majorité tunisienne, une majorité qui ne veut pas se défaire de sa culture et son héritage islamique, mais, qui rejette l’idée d’une application sévère de la chariaa. Ce que veut la majorité, c’est la possibilité de choisir, et l’immunité de changer d’avis. Cette mixture des deux extrêmes, cette place médiane est la position favorite de la majorité des tunisiens qui veulent préserver leur identité mais qui réfutent toute lois qu’ils n’ont pas participé à sa confection par la voie de leurs élus.

Chacun a le droit d’attirer la foule, mais, nul n’a le droit de diaboliser les autres. Le cursus démocratique ne peut se préserver qu’en préservant le droit et l’inviolabilité de la différence.

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