samedi 19 février 2011

le duel gouvernement CPPR... on va-t-on ?

Le pragmatisme du libéral en moi a toujours fait qu’à ce jour je n’arrive pas à Adhérer à un parti politique. Tout simplement parce que je ne peux cesser de critiquer ni d’accepter les yeux fermés de ceux qui me plaisent.

C’est par cet œil critique je suis entrain de voir à la fois le gouvernement transitoire actuel et le comité populaire de la protection de la révolution (CPPR).

Les résultats acquis par ce gouvernement surtout en matière de sécurité, de réformes et d’engagements sont, à la vue des circonstances, satisfaisantes. Il a bien prouvé son engagement à consolider les acquis de la révolution, et à préparer le pays au jeu démocratique.

La reforme du système sécuritaire est sur la bonne voie, le politique a pris le dessus sur un système policier quasi-indépendant. L’administration a réussi à remplacer les incorrigibles, fidéliser les bases, mais, la reforme mentale sera le réel défi de ce gouvernement.

La consolidation du droit de l’homme par les conventions universelles souligne l’importance de l’engagement à ne pas revenir à la politique du rapt politique du peuple.

Au vu des circonstances économiques, le gouvernement transitoire a eu le courage et la responsabilité de ne pas surenchérir sur la révolution en épuisant l’économie nationale par des décisions populistes qui auront un magnifique éclat politique. Il s’est contenté d’agir dans les limites réelles d’une économie de marché fortement tributaire du marché mondial.

Le remerciement des juges compromis, et de certains directeurs centraux au ministère de la justice démontre une réelle volonté d’aller de l’avant vers un tribunal libre de toute tutelle. Se rajoute à cela liberté d’expression instaurée dans les médias et l’ouverture du champ médiatique à toutes les divergences.

Néanmoins, le gouvernement, n’a pas réussi à se défaire des restes du RCD surtout en ce qui concerne les individus impliqués d’une manière ou d’une autre dans le modèle général de corruption de d’abus de pouvoir. Ce manque de vigilance fait douter de la sincérité des acteurs politiques. Les preuves de l’activité du RCD dans différentes régions laisse croire que la suspension n’est qu’une décision formelle sans réelle application.

Un fort sentiment de manipulation met tous les tunisiens dans un grand malaise. Dans cette confusion, le gouvernement est entrain de perdre toute confiance qui pourrait lui être accordée. Et dans la lancée révolutionnaire, le doute suffit pour tout démolir.

C’est dans cet esprit de rupture totale que le front du 14 janvier, et par la suite le CPPR ont trouvé la légitimité et le soutien populaire. Cette requête est le voeux de tous ceux qui ont enduré les maux d’une administration de malfrats. Il est bien évident que cette coupure est plus que nécessaire pour pouvoir avancer sans crainte de déviation.

Le peuple tunisien a le droit de ne plus voir un RCD qui lui a pourri la vie et l’esprit pendant 23 ans, il a le droit ne plus avoir peur d’une police politique qui ne montre aucun respect à sa vie privée. Il a droit de se faire justice face à des mafieux qui ont usé de leur pouvoir pour le piller et le soumettre. Il a droit de restituer ce qui lui a été volé. Ce droit est incontestable, et quiconque tenterait de s’interposer se verra discrédité et rejeté dans les oubliettes du mépris.

Néanmoins, la démarche du CPPR me laisse aussi perplexe. La première requête est l’obtention d’un pouvoir décisionnel de législateur durant la phase transitoire, un pouvoir qui devra lui être accordé par décret présidentiel tels que le stipule le 6eme point.

Le point le plus constructif, à mon avis, est le pouvoir de prendre des initiatives (4eme point) et sur le quel je peine à trouve des exemples. De même pour l’avis de la CPPR en ce qui concerne les nominations des responsables de l’administration.

Le CPPR, n’a publié à ce jour aucune recommandation, il n’a fourni aucun dossier contre un responsable sujet à contre verse. Il est resté bloqué sur le volet formel, et n’a rien fourni de constructif. Le CPPR est une cellule de l’élite tunisienne, il aurait plus de crédibilité s’il a mis ses propositions et ses avis avant de se proclamer législateur.

Le conflit, CPPR vs gouvernement, reste à mon avis vide de contenu. Car il se base exclusivement sur un jeu de pouvoir en dehors de tout projet. Exception faite au Front du 14 janvier qui s’est proposé un plan d’action au quels on peut adhérer ou non.

Le CPPR, refuse, à juste titre, d’accorder un chèque en blanc à un gouvernement transitoire, mais, nous demande de signer ce chèque pour lui.

Je crois que le CPPR peut apporter beaucoup à cette phase transitoire, mais, je n’ai pas encore trouvé dans ces propos de quoi me rassurer que son projet sera meilleur que le gouvernement actuel.

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